
Anne Hidalgo veut mettre la question des conditions de travail et des salaires au cœur de sa campagne. La candidate socialiste a déclaré dimanche 10 octobre qu’elle était « pour une augmentation du smic et de tous les salaires ». « On a un énorme problème de niveau de salaire, le travail ne rémunère pas », a affirmé la maire de Paris dans « Dimanche en politique » sur France 3, en insistant notamment sur la situation des « classes moyennes et des catégories populaires ».
Concernant le smic, la candidate souhaite « aller vers une augmentation de 10 à 15 %, au moins », mais estime que cette décision, comme celle, plus globale, d’augmenter tous les salaires, doit passer par des négociations dans toutes les branches. « Je crois au dialogue social, c’est aux partenaires sociaux d’en discuter », a-t-elle insisté.
« Reposer la question de comment on partage son temps »
Ces négociations seraient également l’occasion de « reposer la question du temps de travail », a dit Mme Hidalgo. Selon elle, « les conditions de travail se sont beaucoup dégradées, le télétravail a pris de l’ampleur », donc « il faut reposer la question de comment on partage son temps ». Cette proche de Martine Aubry, qui avait porté la semaine des trente-cinq heures, était interrogée sur l’idée des trente-deux heures. « Ce n’est pas à un président de décider, mais le politique est là pour donner une impulsion » et « la gauche a toujours donné cette impulsion », a répondu la socialiste.
A Paris, elle « refuse d’augmenter le temps de travail des éboueurs ou d[u] personnel de la petite enfance », qui « ont été en première ligne ». Selon cette ancienne inspectrice du travail, « aller vers une augmentation du temps de travail est un contresens », et le gouvernement de Jean Castex, qu’elle juge « de droite », ne « veut pas poser ces sujets de progrès social ». Mme Hidalgo, dont l’investiture par le Parti socialiste doit être confirmée jeudi, a ainsi appelé l’aile gauche de la Macronie, où figurent d’anciens socialistes, à la rejoindre.
Comme grande réforme de société, la candidate promet par ailleurs, « dès le début du quinquennat » en 2022, de faire appliquer « le droit de mourir dans la dignité ». « Cela ne fait que trop longtemps que la majorité des Français sont pour », a-t-elle fait valoir, alors que le sujet de l’euthanasie a été vivement débattu à l’Assemblée nationale et que l’exécutif a renvoyé cette « question sociétale majeure » au débat présidentiel.